L’anti Design rejette le principe rationnel du modernisme et s’efforce de valoriser l’expression créative individuelle dans le design. Il puise ses sources dans le surréalisme, puis chez les designers anti-rationalistes du baroque turinois comme Carlo Mollino dans les années 1940.
C’est justement en Italie en 1960 qu’apparait l’Anti Design ou sa variante politisée, le Design Radical, avec des groupes comme Archizoom, Superstudio ou Gruppo Strumm qui estimaient que le modernisme avait perdu son rôle culturel et était asservi au marketing et aux intérêts industriels de la société de consommation. Ils s’en prennent à la notion admise du « bon goût », du « Bon Design », avec des projets poétiques et irrationnels, symboles de la contre culture de la fin des années 1960.
Dans les années 1970, le Studio Alchilmia puis Memphis en Italie, ou Charles Jencks aux Etats-Unis rejettent le conservatisme et libèrent la décoration pour elle-même, plaçant la signature du designer au dessus de toute autre considération, fonctionnelle notamment. L’éphémère groupe Global Tools, Alessandro Medini, Andrea Branzi ou Ricardo Dalisi, à travers leur remise en question de la finalité du design, ont posé les fondations théoriques du Post-modernisme.
Le Deconstructivisme (issu du concept de Jacques Derrida) sera apparenté à l’Anti design, en cherchant les présupposés cachés du modernisme. L ou le postmodernisme aime subvertir le sens et affectionne le second degré, le déconstructivisme renvoie à la déconstruction pure du sens. Ce style ressemblera dans la pratique au constructivisme russe, à base de formes fragmentées et expressives. Ses représentants les plus célèbres sont Frank O.Gehry, le groupe Coop Himmelb(l)au, ou Daniel Weil.