Source : The Story of Art – Gombrich, E.H
Après le XVème siècle de la Première Renaissance, le « quattroccento », le début du XVIème siècle – le Cinquencento – est la période la plus glorieuse de l’art italien : Léonard de Vinci, Michel-Ange, Raphael, Titien, Corrège, Giorgione…
Des circonstances ont favorisé cette floraison de génie : l’artiste n’était plus un artisan, mais un homme indépendant, stimulé par l’orgueil et la concurrence des mécènes et des villes. Les rôles se sont renversés : l’artiste pouvait choisir, et faisait une faveur au mécène en acceptant sa requête. L’artiste était enfin libre.
Par exemple, c’est en architecture que le conflit entre les exigences du client et l’idéal de l’artiste était à son paroxysme. La véritable ambition d’un architecte de la Renaissance était de concevoir un édifice en dehors de toute idée d’utilité, en ne se souciant que de la beauté et de la grandeur de l’ensemble. L’esprit d’entreprise et d’audace, tel le projet de Tempietto de Bramante en 1506, caractérise la Renaissance : rien ne semblait impossible.
Parmi les artistes les plus célèbres de cette période, on peut citer :
Léonard de Vinci (1452-1519) et son érudition universelle : toutes ses recherches étaient avant tout un moyen de parvenir à la connaissance du monde visible, il pensait élever intellectuellement et socialement l’art de peindre (qui n’était alors qu’un simple artisanat – cf Aristote qui distingue les arts libéraux et serviles). Ses oeuvres les plus célèbres comptent La Cène, ou La Joconde (qui apparait différente à chaque fois : les contours ne sont pas trop fermes, la forme est laissée un peu vague, ce qui laisse une part à l’imagination : c’est le « sfumato ». L’oeil droit est volontairement différent du gauche, l’horizon au fond n’est pas le même à droite et à gauche… ).
Michel-Ange (1475-1564) et sa puissante personnalité : il resta quatre ans enfermé pour peindre le plafond de la chapelle Sixtine…
Raphaël (1483-1520) et son charme : il atteignit une maitrise inégalée dans l’agencement des figures, par sa science de la composition, pour la simplicité et la douceur qui se dégagent de ses oeuvres. Raphaël travaillait en sens inverse des classiques : au lieu de rapprocher la nature des formes abstraites, il modifiait la nature suivant l’idée qu’il s’était fait de la beauté en contemplant les statues antiques. Oeuvre risquée, car elle pourrait manquer d’expression et paraitre maniérée, mais Raphaël était si talentueux qu’il captura la nature comme personne.
Source : The Story of Art – Gombrich, E.H