Histoire du Design

Partie 4-C – Le design radical : le Futurisme en Italie (1910-1930), le De Stilj néerlandais (1917-1931) et le Constructivisme russe (1917-1935)

Le futurisme est un mouvement italien qui cherche à se détourner du passé et à adhérer au monde moderne, au progrès technique, au dynamisme de la machine, des systèmes de communication et de la grande ville, la Métropolis, au détriment de la nature.

Son représentant principal est Giacomo Balla. Il se traduit par des formes amples et dynamiques, des couleurs violentes, et aucune ornementation. Son objectif est de subvertir la culture bourgeoise, de refléter l’esthétique agressive de la vie urbaine à l’ère du machinisme. Considéré comme le premier mouvement de design radical, le futurisme se ralliera au fascisme. Il inspirera le mouvement néerlandais De Stijl

Le De Stilj est à l’origine un magazine, un forum de débats sur l’art, fondé par Theo van Doesburg à Leyde aux Pays-Bas en 1917. Il regroupe des architectes, designers et artistes comme Piet Mondrian, Moholy-Nagy, Gerrit Rietveld

Leur objectif commun est l’abstraction radicale. La revue présente et s’inspire des oeuvres des avant-gardes du constructivisme, futurisme et dadaïsme. D’inspiration cubiste, le design est épuré et utilitaire, les lignes géométriques fortes, les couleurs fondamentales, les compositions dynamiques, et sans ornementation, dans la lignée du puritanisme hollandais…

Ce mouvement aura une influence considérable dans l’histoire du design : la chaise Red/Blue du pionnier Rietveld synthétise ce mouvement, elle sera exposée au Bauhaus, et inspirera les chaises de Breuer et le Mouvement Moderne. Le mouvement s’éteindra avec la mort de son fondateur Doesburg.

En Russie, après la Révolution de 1917, l’avant-garde cherche à exprimer le désir des soviets de supplanter le système capitaliste par des structures plus démocratiques de production et de distribution des marchandises. Ces artistes d’avant-garde, tels Rodchenko et sa femme Stepanova, Kandinky, El Lissitzky ou encore Malevitch, vont donc défendre une conception du design adaptée à la production industrielle. Ils considèrent que les arts appliqués peuvent créer un nouvel ordre social et décident de créer une architecture utilitaire

Le graphisme constructiviste sera plébiscité dans le pays, la juxtaposition de textes et de peintures étant alors encouragée au détriment des arts considérés bourgeois, comme la peinture.

Le constructivisme russe est dynamique, puissant, avec des motifs suprématistes. Ses réalisations sont toutefois limitées par l’instabilité politique et restent confinées aux céramiques et motifs décoratifs.

Les constructivistes s’exprimeront dans les Vhutemas, des ateliers d’art soviétiques fondés en 1918. Ils auront des liens étroits avec le Bauhaus et tiendront un grand rôle dans la formation de l’idéologie artistique en URSS. Soutenus à leurs débuts par le régime, ces Vhutemas seront vite persécutés, puis abolis en 1932, au profit de syndicats controlés par le Parti. 

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