Le Jugendstil demeurant encore trop cher pour l’allemand moyen, un style simple, moderne, avec des formes naturelles et vernaculaires est alors adopté (surtout à Dresde). Standardisé, à la manière de l’Art and Crafts de Charles Voysey, il cherche à concilier la qualité artistique et la production industrielle en série.
C’est le rationalisme industriel du Deutscher Werkbund (qui pourrait se traduire par « Union allemande pour l’oeuvre ») fondé en 1907, dont les méthodes de fabrication industrielle annoncent les développements futurs du design allemand.
Au sein du Deutscher Werkbund émerge rapidement un conflit entre les partisans de l’industrialisation et ceux de l’artisanat. Le besoin en produits de grande consommation et les ravages de la 1ère GM feront triompher la standardisation et la production en série. L’approche fonctionnaliste (synonyme de pragmatisme) gagne du terrain, avec les expositions de Ludwig Mies van der Rohe, Breuer, Le Corbusier…
Le Deutscher Werkbund peut ainsi être considéré comme une passerelle entre Jungendstil et Modernisme.
On notera également l’apport de Henry van de Velde. S’il est un des fondateurs de l’Art Nouveau en Belgique (avec Victor Horta). il s’épanouira particulièrement en Allemagne avec le Jugendstil. Son style préfigure le fonctionnalisme et l’abstraction.