Ce mouvement esthétique prend sa source dans la renaissance du style gothique et dans les influences orientales (notamment japonaises). Il exprime la volonté de réformer le design avec des lignes pures et ordonnées.
L’esthétisme devient le choix d’un mode de vie, qui se traduit dans le mobilier, les vêtements… C’est l’art pour l’art d’Oscar Wilde, avec Aubrey Beardsley (illustrations en noir et blanc) et le peintre Whistler. « L’art pour l’art » considère que la valeur de l’art est dépourvue de toute fonction utile, didactique ou morale.
Arthur Liberty fonde le magasin Liberty and Co sur Regent Street à Londres, qui proposera soieries orientales, bouddhas, éventails japonais puis des marchandises perses, indiennes, chinoises… ainsi que ses propres textiles dessinés par Charles Voysey. Il produira aussi des meubles Arts and Crafts, des bijoux ou encore des tapis.
A Paris, la diffusion se fait à la Maison de l’Art Nouveau (façade toujours conservée au 9 rue de Provence). Avec le temps, le terme « Liberty » deviendra un synonyme d’Art Nouveau.
Liberty eut la même vision que Voysey (la production mécanisée est obligatoire pour concilier qualité et cout abordable), ce qui lui garantit un succès financier considérable, contrairement au mouvement Arts and Crafts.
Parmi les designers travaillant pour Liberty, on retiendra notamment Charles Rennie Mackintosh (Ecole de Glasgow). Sa Maison Hill sera conçu comme une oeuvre d’art totale (Gesamtkunstwerke) : tout le mobilier et les équipements sont dessinés en fonction du lieu, traduisant une conception globale de l’architecture et du design.
Ce mouvement esthétique influencera à la fois l’art nouveau, par l’utilisation de motifs empruntés à la nature et le Mouvement Moderne, par son utilisation de formes japonaises abstraites.
Voir aussi : E.W Godwin, Bruce Talbert, Christopher Dresser, Siegfried Bing, Archibald Knox, Raoul Lachenal