Art history

22 La puissance et la gloire II : France, Allemagne et Autriche, fin du XVIIIème et début du XVIIIème

Source : The Story of Art – Gombrich, E.H

User de l’art pour manifester sa propre puissance n’était pas le monopole de l’Eglise Romaine : ainsi des princes souverains d’Europe et du plus puissant d’entre eux : Louis XIV et son Palais de Versailles construit entre 1660 et 1680. C’est davantage par ses proportions gigantesques (123 fenêtres à chaque étage, parc sur des centaines d’hectares) que par son style que le Palais de Versailles se rattache à l‘art baroque. Les architectes Louis Le Vau et Jules Hardouin-Mansart ont eu recours par parcimonie aux formes baroques (statues, urnes et trophées) pour casser la monotonie d’un si long développement de facades. Ainsi l’édifice est parfaitement équilibré, discret, sans être monotone ni trop clinquant à la baroque.

Cette leçon d’équilibre fut exploitée par les architectes de la génération suivante. 1700 est une des plus grandes périodes de l’architecture : tous les palais, églises devaient contribuer à créer l’illusion d’un univers féérique : jardins, cascades…  Ainsi le baroque italien et le classique français se sont fondus en un style original et cohérent, en témoigne le palais viennois du Belvédère de Lucas von Hildebrandt. Il faut imaginer ces lieux animés, peuplés d’une foule vêtues avec la fantaisie des modes du XVIIIème siècle… Le contraste avec les rues sombres, sales et malodorantes devait être extraordinaire. 

De même dans les Eglises dont la décoration intérieure revêtue d’effets grandioses donnait un avant gout de paradis. Une telle féérie devait avoir un effet prodigieux sur les campagnards locaux.

Cette époque a également connu des grands peintres, mais seuls l’un d’entre eux peux être comparé aux grandes figures passées : Antoine Watteau (1684-1721). S’il collaborait à l’ornementation des riches demeures, il a surtout peint sa vision, son rêve d’une existence qui n’accepterait aucune des rudesses ni des médiocrités quotidiennes, une vie de songe ou le climat est doux, les femmes sont belles…  On peut ainsi reprocher à cet art un excès d’artifice et de préciosité, caractéristique de l’époque « rococo », ce gout de l’aristocratie française au XVIIIème pour la frivolité facile, les décors légers et les nuances délicates, en réaction au style plus robuste et lourd de la génération précédente.

Source : The Story of Art – Gombrich, E.H

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