Art history

21 La puissance et la gloire I : l’Italie, seconde moitié du XVIIème siècle et XVIIIème siècle

Source : The Story of Art – Gombrich, E.H

L’architecture baroque s’écartait des règles de l’architecture classique et visait à des effets de diversité, de surprise. Dès l’instant qu’un art s’engage dans cette voie, il ne peut plus l’abandonner : chaque nouveau artiste doit se livrer à la surenchère dans le décor, l’originalité, la conception. Cette volonté d’invention constante n’a cessé de se manifester en Italie, et au milieu du XVIIème siècle, le style baroque était formé. 

Le baroque de l’église Romaine Sainte-Agnès de Borromini se caractérise par la combinaison de vastes coupoles, façade incurvée, mélange des plans de tour carrés, arrondis, encadrement des portes latérales par des fenêtres ovales posées sur des frontons… On a reproché aux édifices de ce genre d’être trop chargés et de donner dans la théâtralité. Mais à cette époque justement, plus les réformés s’attaquaient à la pompe des Eglises, plus l’Eglise catholique désirait s’assurer les prestiges de l’art. Avec la Réforme, le monde catholique comprit que l’art pouvait servir la religion plus puissamment : il ne devait pas se limiter à illustrer la doctrine pour ceux qui ne savaient pas lire, il pouvait contribuer à persuader, retenir ou ramener ceux qui peut être avaient trop lu. Ainsi de l’emploi à profusion des marbres précieux, de l’or, du stuc dans un déploiement de magnificence et de féérie, pour transporter le fidèle. Cet art théâtral atteignit son apogée dans l’oeuvre de Bernini.

Au cours du XVIIIème siècle, les artistes italiens se distinguèrent surtout par leurs grandioses décors intérieurs. Le plus célèbre fut le vénitien Giovanni Battista Tiepolo, même s’il est permis de considérer ces oeuvres comme ayant une moins grande portée que celles des siècles précédents : c’était la fin de la grande époque de l’art italien. 

Dans un genre seulement, l’art italien s’est montré novateur au cours du XVIIIème : la peinture et la gravure de vedutes, de vues. Les voyageurs affluant en Italie désiraient souvent emporter un souvenir de leurs séjours. Ainsi se développa à Venise une école capable de répondre à cette demande, représentée par Francesco Guardi (1712-1793). L’esprit baroque, avec son gout du mouvement, se manifestera dans ces simples vues de ville : la vue d’ensemble est essentielle et le spectateur ne demande qu’à laisser jouer son imagination pour en préciser le détail. L’illusion est parfaite. 

Source : The Story of Art – Gombrich, E.H

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